DISCUTER AVEC LES DJINNS
Il arrive que le djinn parle par la bouche du malade. Cela se produit surtout quand la possession se prolonge ou quand le djinn a été poussé à bout avec la lecture et les traitements. Dans des cas rares, le djinn parle spontanément dès son arrivée. Nous allons décrire la façon de mener la discussion avec le djinn. Il arrive aussi que le djinn parle dans la tête du malade, à ce moment-là, le malade nous répète ce qu’il dit.
1 Ne par le harceler
Avant d’expliquer comment parler au djinn, on va éliminer ce qu’il ne faut pas dire. Quand on l’attaque en lui ordonnant de sortir et en le traitant d’ennemi d’Allah ou en lui ordonnant de devenir musulman, il va partir sur la défensive, il va sortir toutes sortes de mensonges et de stratégies pour se dissimuler. Cela ne mène à rien. Si on veut employer la manière forte, il n’y a qu’à lire le Coran et le brûler jusqu’à ce qu’il parte sans discuter avec lui. Quand il parle, il faut essayer d’en profiter pour faire avancer la situation. Pour obtenir une certaine coopération du djinn, il faut s’y prendre doucement et le mettre en confiance. Il faut d’abord que nous comprenions le point de vu du djinn. Quand il est envoyé avec la sorcellerie, il n’y est pour rien. Il peut être bon comme il peut être mauvais. Le plus souvent, il n’a pas envie d’être là. Il se peut qu’il n’aime pas la mission qu’on lui a affectée. Il arrive qu’il soit menacé pour la faire ou que sa famille soit tenue en otage. Il arrive aussi qu’il ne comprenne rien à ce qui se passe et ne sache pas ce qu’est la sorcellerie ne qu’est-ce qu’il fait dans ce corps. Il se peut aussi que le djinn soit méchant, qu’il prenne plaisir dans sa mission et qu’il en fasse plus que ce qui lui est demandé. En Afrique, les djinns travaillent volontairement pour les sorciers et apprennent à faire tout ce dont les sorciers ont besoin ; néanmoins, il n’est pas trop difficile de les convertir. Il ne faut donc pas prendre systématiquement ces djinns pour ennemis, mais plutôt essayer d’obtenir leur collaboration pour enlever la sorcellerie et qu’ils soient libérés. Quant aux djinns qui se vengent, il faut savoir qu’ils souffrent énormément quand ils sont écrasés par des humains et qu’ils peuvent même devenir handicapés et ressentir la douleur très longtemps. Il est donc normal pour eux de se venger pendant de longues années ; de toute façon, ils n’ont rien d’autre à faire, et trouvent un logement et la nourriture chez la personne. J’expliquerai in cha Allah plus bas comment discuter avec eux, je dis simplement ici qu’il ne fait pas les considérer directement comme fautifs, mais les comprendre pour les manier. Quant au djinn amoureux, il faut comprendre que dans leur monde, les choses se passent ainsi : quand ils se plaisent, ils vont ensemble et forment un couple sans procédure ni témoins, un peu comme dans le monde animal ; le djinn pense qu’il peut faire la même chose avec les humains et ne voir aucun mal à ce qu’il fait. Il considérera même le conjoint ou le futur conjoint de la personne comme un concurrent illégal. Quant aux djinns qui viennent habiter, ils ne font généralement pas de mal à la personne.
2 Déterminer le motif de sa présence
C’est la chose la plus importante à savoir. On lui demande « qu’est-ce que tu fais ici ? » Souvent, il ne voudra pas répondre, car ils tirent leur force du fait qu’ils sont invisibles et cachés à nous. Plus ils sont découverts, plus on en sait sur eux, et plus ça les affaiblit. Par ailleurs, ils sont parfois méfiants et craignent qu’on utilise les informations contre eux. Il faut alors continuer à poser des questions qui l’amènent à répondre. On lui dit : « Tu es envoyé par la sorcellerie ? On t’a obligé à venir ? », « Il t’a fait du mal ? Il mérite une punition ? », « Tu l’aimes ? Tu veux qu’on te laisse avec elle (ou lui) ? », jusqu’à obtenir une réponse. Il se peut que le djinn mente, mais il n’est pas difficile de s’en apercevoir. Le djinn ne ment que pour un motif. Notamment, si pendant la lecture, il se met à parler par la bouche du malade, il fera tout pour qu’on arrête la lecture et promettra de partir ou de devenir musulman. Dans ce cas, il ne faut pas le harceler, mais lui demander pourquoi il est là. Pour vérifier si le djinn ment, on peut lui poser des questions qui recoupent ce qu’il a dit et le mener à une contradiction s’il a menti ou lui poser des questions éclairs pour l’obliger à répondre sans réfléchir et sans avoir le temps d’improviser une réponse. Il faut savoir que les djinns sont des mauvais menteurs, et qu’il est souvent facile de les coincer. Une fois, j’ai demandé à une djinniya ce qu’elle faisait chez une personne et elle a répondu « Pour la protéger, tiens ! » avec un air tout à fait moqueur. Je lui ai demandé immédiatement : « tu te moques de moi ? » elle dit « Oui » et éclata de rire. En posant une question rapide et directe, on ne laisse pas au djinn le temps de réfléchir pour donner une réponse et il se trahit. Une autre fois, j’ai demandé à une femme sur laquelle on lisait et qui était entièrement possédée : « c’est toi, Fatiha ? » elle dit : « Oui, c’est elle ! » Le djinn voulait en fait qu’on arrête la lecture, mais il n’a pas été assez intelligent pour dire : « Oui, c’est moi ». Je lui ai dit : « C’est elle, et toi c’est qui ? » et il s’est tu.
Pour confirmer la cause de sa venue, on lui demande : « Comment ça c’est passé ? » « C’était où ? » « Il y a combien de temps ? » « Comment est la sorcellerie ? » (s’il est venu par de la sorcellerie), puis on voit si les réponses sont plausibles et correspondent à la réalité. De toute façon, rien ne nous oblige à le croire, et les djinns peuvent se tromper comme les humains mais l’essentiel est de pouvoir discuter avec eux, il faut les mettre en confiance : « N’ai pas peur. Je ne veux pas te faire de mal. Je veux seulement enlever la sorcellerie pour que tu sois libéré et que la personne guérisse. Je veux seulement que tu m’aides pour qu’on enlève la sorcellerie » dans le cas de sorcellerie ou bien « Je veux juste m’arranger avec toi pour qu’on règle le problème et tout le monde sera content, au lieu de se bagarrer pour rien ».
Enfin, il se peut que le djinn refuse absolument de parler même s’il en est capable. Tant pis, on applique les traitements.
3 Déterminer la présence de sorcellerie et de djinns
Quand le djinn est lié à de la sorcellerie, il faut essayer de la définir ; mangée, écrite ou déposée, et éventuellement accrochée ou enterrée. Il arrive que le djinn ne comprenne rien à la sorcellerie et soit incapable de nous renseigner, mais la plupart du temps, il y arrive. Quand il ne sait pas, il faut l’orienter en disant : « Regarde dans son ventre s’il n’y a pas de sorcellerie ? Ou de tâche anormale ? » Ou bien « Est-ce qu’il y a quelque chose qui t’empêche de sortir ? Où est-ce ? » .
Ensuite, on demande au djinn, qu’il soit lié ou non à la sorcellerie, si le malade a d’autres sorcelleries et s’il y a d’autres djinns présents. On demande comment sont les autres sorcelleries et pourquoi les autres djinns sont ici. On peut aussi demander l’effet de chacun. Je répète une dernière fois : toutes les réponses des djinns ne doivent pas être prises à la lettre, il faut toujours contre vérifier, et l’essentiel est d’aboutir au résultat final : soulager le malade.
Il ne faut pas demander au djinn qui a fait de la sorcellerie, car d’une part, cela ne sert à rien : il est impossible de se venger des sorciers ; s’ils savent qu’on les a dévoilés, ils risquent de recommencer ; la meilleur attitude est de leur montrer aucun changement de comportement, et pour cela il vaut mieux ne pas savoir qui c’est. Par ailleurs le djinn peut se tromper en dénonçant le sorcier. Si on veut se protéger de la récidive, il faut accomplir la prière du besoin et demander à Allah de nous montrer comment se protéger et qui éviter. De toute façon la meilleure punition est de profiter de l’invocation de l’opprimé qui est la plus acceptée chez Allah ; les sorciers ne méritent ni pitié, ni pardon. N’oubliez pas non plus de faire l’intention que ça reparte sur celui qui l’a fait en lisant le Coran et en vous soignant.
4 Le connaître plus
Ce n’est pas par curiosité qu’on va lui demander son nom, son sexe, son âge, sa religion et depuis combien de temps il est ici. C’est uniquement pour préparer les étapes suivantes. Les djinns se sentent forts et orgueilleux quand on ne les connaît pas et qu’on les craint. L’amener à se dévoiler le conduit à laisser de côté son orgueil et à s’ouvrir à nous. Dans l’étape précédente, le réconforter sur nos intentions vis-à-vis de lui et solliciter son aide pour enlever les sorcelleries que la personne a, l’amène à développer sa bonté et à nous faire confiance. Son état d’esprit le prédispose à accepter le prêche.
Il faut aussi lui demander comment il est entré dans le corps, dans quelle partie il est installé et quel effet il a sur la personne. Cela permet de vérifier la véracité de ses dires, mais surtout d’avoir des informations pour le sortir : on pourra avoir recours à une ventouse dans l’endroit du corps où il est ou par où il est rentré.
5 Lui proposer l’islam
Bien entendu, si le djinn est déjà musulman, il n’y a qu’à sauter cette étape. Ne vous étonnez pas de trouver des djinns musulmans travaillant pour la sorcellerie ou se vengeant des gens ou amoureux ; ils sont simplement comme les humains musulmans, exposés à l’ignorance et aux péchés. Si le djinn est musulman, il faut lui parler de la prière et des bonnes œuvres. Les pratiques religieuses des djinns ne sont pas complètement identiques aux nôtres, mais il y a plus de similitudes que de différences.
Pour le djinn non musulman, nous allons procéder en deux étapes : lui faire reconnaître que l’islam est la vérité, puis lui faire embrasser l’islam. Il ne faut pas commencer par lui demander de devenir musulman. Ce serait comme si vous demandiez à un être humain dont vous ne connaissez rien de devenir musulman. Vous ne connaissez rien de sa croyance présente, ni ce qu’il connaît de l’islam : il est très difficile qu’il accepte une injonction à devenir musulman. De plus, une telle entrée en matière risque de compromettre la suite des discussions. Assurez-vous donc avant de lui demander de devenir musulman qu’il sache que l’islam est la vérité. Ainsi, vous engagez une discussion, un échange d’idée, sans le brusquer.
Pour la première étape, nous allons distinguer tous les cas. D’abord, il se peut qu’il refuse de nommer sa religion ou de discuter de religion. Nous allons essayer de l’amener à parler. Par exemple, s’il ne répond pas à « quelle est ta religion ? », nous demandons « Tu es musulman ? Tu es chrétien ? Tu es juif ? Tu es athée ? Tu n’as aucune religion ? » pour obtenir une réponse, on peut lui dire « Tu ne veux pas dire ta religion ? » S’il répond « Non », on demande « Pourquoi ? », et on essaye d’engager la discussion. En dernier recours, on peut essayer de deviner la raison de son refus et lui adresser une question provocante, par exemple : « Tu veux pas dire ta religion parce que tu sais qu’elle est fausse ! » ou « parce que tu sais que tu vas te convertir à l’islam si tu discutes avec nous ! » Poser au djinn une question qui touche un point sensible et qui le provoque l’amène à répondre sans réfléchir et à exprimer spontanément ce qu’il pense vraiment ; il faut toujours essayer de procéder ainsi : lui poser des questions surprises qui font ressortir la vérité de façon qu’il réponde sans réfléchir. S’il dit : « oui », on enchaîne : « Si tu sais qu’elle est fausse, tu n’as qu’à la laisser », ou « si tu sais que tu vas être convaincu de l’islam, tu n’as qu’à l’embrasser ». Mais il vaut mieux tourner la phrase autrement : « Si tu sais qu’elle fausse, y a t’il une raison pour que tu la gardes ? » ou « Si tu sais que tu vas être convaincu de l’islam, y a-t-il une raison pour que tu refuses de l’embrasser ? » Mais là, on est déjà passé à la deuxième étape : faire embrasser l’islam au djinn après qu’il a reconnu que l’islam est la vérité. S’il n’y a rien à faire et que le djinn refuse de parler religion, passez à l’étape suivante. S’il se déclare athée - ne vous étonnez pas, car ce n’est pas parce qu’ils nous voient et qu’on ne les voit pas qu’ils vont croire en Dieu - n’essayez pas d’utiliser des arguments scientifiques ou rationnels. Demandez-lui s’il sait ce qu’est le Coran. S’il ne sait pas ou qu’il sait mais ne reconnaît pas que c’est la parole d’Allah, dites lui « Allah, pour nous prouver son existence, a envoyé des prophètes avec des miracles. Le miracle du dernier prophète, Mohammed, bénédictions et salut sur lui, est le Coran. C’est un miracle pour les hommes et les djinns. Pour nous, son contenu linguistique et scientifique est un miracle. Pour vous, c’est un miracle car il brûle les djinns quand ils ne sont pas croyants ou qu’ils sont désobéissants. Je vais te lire du Coran pour que tu vérifies par toi même. D’accord ? Puis lisez les versets 33-35 sourate 55, le Tout Miséricordieux, avec une voix lente et forte. Je les mets en phonétique :
Yâ macshara l-jinni wal’insi in istatactum an tanfudhû min aqtâri s-samâwâti wa l-ardi f-anfudhû. Lâ tanfudûna illâ bi-sultân. Fabi’ayyi âlâ’i rabbikummâ tukadhdhibân. Yursalu calaykumâ shuwâdhun min nârin wa nuhâsun falâ tantasirân.
Vérifiez qu’il a brûlé alors que vos paroles précédentes ne lui ont rien fait. Faites-lui reconnaître que le Coran est la parole d’Allah. En même temps, il reconnaît aussi la prophétie de Mohammed, bénédictions et salut sur lui, puisque c’est à lui qu’Allah a révélé le Coran. Une fois, un djinn a reconnu que le Coran est la parole d’Allah, mais a déclaré ne pas connaître Mohammed. Il a suffit de lui montrer le verset : « Mohammed est le message d’Allah » (La victoire 48/29) et il a accepté.
La grande différence entre la daâwa des djinns et des hommes est que les djinns n’ont pas d’arrière-pensées ; si on sait les confronter à la vérité, ils se soumettent. Un argument incontournable suffit pour les convertir par la volonté d’Allah. Je vous cite un cas scolaire de prêche de djinn chrétien : le djinn s’est déclaré chrétien et j’ai dit : « Tu crois en Jésus ? » « Oui ». « Jésus c’est quoi pour toi ? » (il faut ainsi s’intéresser à sa foi et la clarifier avant de lui proposer la nôtre) « C’est un envoyé de Dieu ». Je sais plus s’il m’a dit ou que je lui ai dit que Jésus était aussi un élu et un sauveur. Il manifestait de grands signes de joie en parlant de Jésus, paix sur lui. Je repris : « Tu crois aussi en Moïse ? » « Oui ». « Et en Abraham ? » « Oui ». « Et en Noé ? » « Oui ». (Le but de ces questions est d’élargir sa foi et de lui faire prendre conscience que croire en Jésus n’exclut pas la foi dans les autres prophètes, au contraire) « Et en Mohammed ? » « Ou.. » Il s’arrêta au milieu du mot car il s’aperçût qu’il venait de se faire prendre. Vous voyez que je ne lui ai pas donné la possibilité de dire que Mohammed, bénédictions et salut sur lui, n’est pas un prophète. Il vaut mieux présenter le fait que Mohammed est un Prophète, comme s’il n’y avait aucun désaccord à ce sujet. Cela marche souvent avec les djinns chrétiens ou juifs. Je vous donne le reste de l’histoire bien que cela rentre dans la deuxième partie du prêche. Je dis : « Y a-t-il quelque chose qui t’empêche de devenir musulman ? » Je vous recommande fortement de poser cette question précise. Elle ne provoque pas de levée de bouclier comme l’injonction : « Embrasse l’islam ! » Elle l’envoie réfléchir : il va chercher toute raison possible pour ne pas embrasser l’islam. Soit il n’en trouvera pas et se convaincra tout seul que rien ne l’empêche d’embrasser l’islam. Soit il en trouvera et vous le dira : ce sera alors à vous de jouer. Le djinn de l’histoire dit « Parce que je ne veux pas lâcher ma foi en Jésus ». Voyez-vous la sincérité de sa réponse ? Il est parti chercher au fond de lui, et par un constat - pas un raisonnement - il a trouvé que ce qui le retient de devenir musulman est qu’il craint de perdre Jésus. Alors je lui ai expliqué avec euphorie comment nous croyons en Jésus, Maris, Jean-Baptiste, Zacharie, et je lui ai lu les versets les concernant. Par la grâce d’Allah, son appréhension de l’islam fut vite dissipée. Il dit : « Je vais me concerter avec ma famille ». Nous aurions pu refuser et lui imposer de prendre sa décision seul, mais nous avons préféré être compréhensifs et laisser les choses évoluer par elles-mêmes : on ne sait pas où peut nous mener cette discussion avec sa famille. Cela ne posa pas de problèmes : à l’issue de la discussion, il accepta d’embrasser l’islam. Je lui fis alors répéter l’attestation de foi, en y rajoutant : « et j’atteste que Jésus est l’envoyé d’Allah », ce qui lui fit très plaisir. Puis il accepta de quitter la personne de lui-même.
Je vous cite aussi un cas scolaire avec un djinn juif. Il s’est proclamé juif. « Pourquoi es-tu juif ? » dis-je. « Parce que je suis du peuple élu ! » « Et pourquoi es-tu du peuple élu ? » « Parce que je suis juif ! » « Tu es juif parce que tu es du peuple élu ou tu es du peuple élu parce que tu es juif ? ». Il se tut. « Sais-tu pourquoi les fils d’Israël étaient le peuple élu ? » « Non ». « Ils étaient le peuple élu parce qu’ils ont cru en Dieu et qu’ils ont suivi son prophète, Moïse, alors que tous les autres gens étaient idolâtres. C’était même le premier peuple de l’humanité à accepter la religion. Pour cela ils étaient le peuple élu. Même quand ils commettaient des grands péchés et de grandes offenses vis-à-vis de Dieu, ils étaient toujours de loin meilleurs que les autres peuples. Donc, toute personne voulant être élue par Dieu doit croire en Lui, croire en tous les envoyés de Dieu et suivre le dernier, en l’occurrence Mohammed, bénédictions et salut sur lui. Donc, si tu veux être élu de Dieu et aller au Paradis, tu dois croire en Mohammed ». Cet argument fonctionne presque toujours avec les djinns juifs. Je vous termine quand même cette histoire. Il dit « D’accord ». Je dis : « Alors embrasse l’islam ». Il dit « pas encore maintenant ». « Pourquoi ? » « Je le ferais après ». « Et si tu meurs tout de suite, et que tu te retrouves pour l’éternité en Enfer ? Tu dois embrasser l’islam tout de suite car tu sais que c’est la vérité ! » Il fut stupéfait et je lui fis répéter l’attestation de foi.
Toutefois, si vous n’avez pas réussi à convaincre le djinn que l’islam est la vérité, passez à l’étape suivante puis cherchez vous-mêmes le point faible dans votre argumentation. Perfectionnez sans cesse votre prêche et ne vous arrêtez pas devant aucun échec.
Passons à la deuxième partie : faire embrasser l’islam au djinn après qu’il a reconnu que l’islam est la vérité. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles un djinn peut refuser ou hésiter à se convertir une fois qu’il est convaincu de la véracité de l’islam, et nous allons in cha Allah passer en revue les cas les plus fréquents. En tout cas, sachant qu’il peut y avoir des raisons qui l’empêchent de se convertir, il vaut mieux lui demander « Y a t’il quelque chose qui t’empêche de devenir musulman ? » plutôt que de lui donner l’ordre de devenir musulman. Quand on discute et qu’on négocie avec un djinn, il faut bien le prendre, « le caresser dans le sens du poil » et éviter de provoquer son orgueil et son animosité, sachant que de toute façon, si la manière douce n’aboutit pas, nous disposons toujours de la manière forte. Mais régler un cas en douceur est beaucoup plus facile pour le malade, le soignant et le djinn, sans compter qu’il peut se convertir et être utile à l’islam.
La première raison qui peut empêcher un djinn de se convertir est qu’il sait qu’il devra quitter la personne. Cela se produit dans les cas autres que la sorcellerie : amour, vengeance ou habitat. Il ne faut pas alors essayer de le convaincre de sortir, mais dissocier la foi de la pratique : il peut déjà avoir la foi, même s’il n’est pas prêt à pratiquer tout de suite, et même s’il continue à faire des péchés. La foi est ce qu’il y a de plus important, et on ne sait pas quand est-ce qu’on va mourir. On lui rappelle aussi l’amour d’Allah et la reconnaissance que nous Lui devons ; cette reconnaissance consiste à le prendre pour Dieu et à accepter Ses envoyés. Si le djinn s’obstine à refuser, dites : « Alors tu es prêt à te convertir quand tu quitteras son corps ? » Essayez d’obtenir cet accord puis passez à l’étape suivante.
La deuxième raison est que le djinn a des objections sur l’islam. Il vous appartient alors de défendre correctement l’islam. Attention ! Soyez parfaitement sincères et n’essayez pas de le rouler ; ne dites pas des choses dont vous ne soyez absolument convaincu. Je vais vous donner des exemples de questions que j’ai eu à traiter.
Un djinn de 3500 ans avait assisté à la guerre entre Ali et Mouawia, la bataille de Siffin. Il me dit « Je ne comprends pas comment ils étaient tous des musulmans pratiquants, il y a eu cette guerre terrible avec beaucoup de morts et beaucoup de sang ». Cette guerre fratricide fut effectivement très sanglante et traumatisa la communauté, qui depuis s’est divisée en trois groupes qui ne se sont plus jamais réconciliés : les sunnites, les chiites et les kharidjites. Je lui ai répondu : « Après chaque vague de conversions massives, il y a obligatoirement une sélection. A la Mecque, il n’y a pas eu de conversion massive ; chacun s’est converti par sa conviction propre. A Médine, la conversion fut massive ; peu après, les hypocrites se sont distingués des véridiques. A la fin de la vie du Prophète, bénédiction et salut sur lui, les arabes se sont convertis massivement ; ils ont quitté l’islam massivement à sa mort et il y eut les guerres de l’apostasie pour les ramener, mais beaucoup d’entre eux sont morts mécréants en combattant les musulmans. Après il y eut les conquêtes des Perses et des Byzantins, et des peuples entiers se sont convertis. La sélection s’est faite avec la bataille de Siffin et avec l’apparition de sectes. Ces épreuves ont obligé chacun à faire son choix personnellement et à choisir con camp. » Il fut satisfait de la réponse, il ne trouva plus d’obstacle pour se convertir et embrassa l’islam.
Un djinn dit une fois : « Je trouve injuste que nous les djinns, nous sommes attirés pour rentrer chez les humains, que ce soit par la force avec la sorcellerie ou par instinct en cas de vengeance ou d’amour, nous ne sommes pas instruits à l’avance sur ce qui est bien et pas bien de faire, puis vous arrivez avec votre roqya, vous nous massacrez et parfois même vous nous tuez ». Ce fut la question la plus dure qui me fut jamais posée par un djinn. Il est vrai que la plupart des soignants vont attaquer directement le djinn sans lui expliquer quoi que ce soit. C’est un tort évident. Mais les soignants non plus, non pas toujours le temps ni la mentalité d’expliquer avec gentillesse à tous les djinns qu’ils rencontrent, pourquoi ils devraient embrasser l’islam et cesser de nuire à la personne. Par ailleurs, il arrive que le djinn refuse ou qu’il mette du temps à accepter, et l’effort fourni en faveur du djinn est sans résultat. Je lui ai donc expliqué cela, puis que si les djinns et les hommes adoraient beaucoup mieux Allah, il y aurait beaucoup moins de problèmes, et de cela nous sommes tous responsables. Il faut le prendre comme une épreuve. De plus, ça permet aux djinns d’avoir une expérience directe avec le Coran et donc de connaître l’islam. Il n’était pas entièrement convaincu et je lui ai dit : « je n’ai pas la prétention de tout connaître ni de tout expliquer, tu n’as qu’a faire la prière du besoin et demander à Allah de te faire comprendre. En tous cas pour toi ça a été bénéfique puisque tu arrives dans l’Islam ». Et il a accepté de se convertir.
Un djinn qui était au service des forces du mal dit : « De toutes façon, moi j’appartiens au mal. Je ne peux pas retourner vers le bien » « Comment le sais-tu ? Tu es un diable (chaytan) ? » « Non » « tu es un ‘ifrit[1] ? » (métis de diable et de djinn) ? » « Non » « Alors tu es un djinn comme tous les autres ; tu peux faire le bien ou le mal. Tu peux aller en Enfer ou au Paradis. T’en sais rien si tu iras vers le bien ou pas ! » Cet argument le stoppa quelques instants car il avait détruit un de ses axiomes. Mais son orgueil domina et il enchaîna : « Moi, ce qui m’intéresse, c’est la puissance et la domination ». Je dis : « Viens dans l’islam, tu auras la force d’Allah avec toi. Tu seras imbattable ! » « Mais ça met trop de temps. Il faut apprendre la piété, la modestie, tout ça. Les autres me donnent la force tout de suite ». Ce djinn connaissait bien l’Islam car il était resté longtemps chez la personne, et celle-ci était très active dans l’islam. « Oui mais la force qu’ils te donneront est relative. Elle s’arrête à la mort ou bien quand tu rencontreras un croyant dont la foi est plus forte que ton orgueil. Est ce que tu es Iblis ? » « Non, quand même pas ! » « Es-tu Dajjal ? » « Non » « Alors le maximum que tu puisses atteindre est d’être le pion de Dajjal ou Iblis » « Le maximum que je peux atteindre ?! » Il était dégoûté. « Oui. Le maximum que tu puisses atteindre est d’être le pion de Dajjal ou Iblis ». Cette discussion dura deux bonnes heures, je ne vous donne que les points clés. A bout d’arguments, il me dit : « Mais l’orgueil, toi aussi tu en as ! Toi aussi tu aimes la puissance, qu’on te dise partout : Adberraouf ! Adberraouf ! Que c’est toi la référence, la célébrité ! » Je ne vous cache pas qu’il m’avait pris de court. Je dis : « mais moi aussi j’ai des défauts. Je cherche à me corriger. Si tu me montres ce qui ne va pas, je ne demande que ça ». Cette réponse l’acheva et il s’effondra, ou plutôt son orgueil s’effondra et il embrassa l’Islam. Quand un djinn s’attaque personnellement à vous dans la daâwa, il ne faut pas chercher d’excuses ni de justifications, et surtout pas mentir et dissimuler ses faiblesses : il faut se repentir sur-le-champ et reprendre le prêche.
La troisième raison est que le djinn n’est pas intéressé à la religion ni à Dieu. Il faut donc lui rappeler les bienfaits d’Allah et la reconnaissance que nous lui devons, ainsi que les bienfaits de la religion dans ce monde et dans l’autre. S’il persiste à ne pas s’intéresser, il n’y a plus qu’à sauter cette étape.
6 Lui proposer de sortir
Quel que soit le résultat des étapes précédentes, nous allons proposer au djinn de sortir. S’il est attaché à la sorcellerie, il se peut que le djinn ait peur du sorcier. Vous pouvez lui enseigner des invocations pour se protéger ; mais c’est aussi difficile que de convaincre un homme que des gens attendent pour le tuer, de réciter des invocations et de les affronter. Si vous connaissez des djinns musulmans forts et nombreux, vous pouvez lui dire de rester avec eux pour être protéger dans le groupe. Mais ce qu’il faut faire essentiellement c’est de retrouver la sorcellerie qui le retient et de la détruire. Tant qu’un djinn est lié par la sorcellerie, c’est normal qu’il ne puisse pas sortir. Vous pouvez toujours lui demander s’il peut l’enlever lui-même : cela marche dans le cas où c’est lui-même qui l’a déposée. Il faut essayer. S’il ne peut pas sortir à cause de la sorcellerie, nous lui demandons d’être musulman, de pratiquer la prière et de prier Allah de le sortir de ce corps et de guérir le malade. Nous lui disons aussi que pendant le traitement ou la lecture, la sorcellerie va diminuer, et il doit chercher une faille et se faire tout petit pour s’échapper. Quand on lit le Coran, le djinn est brûlé et il se fait tout petit pour être moins brûlé ; il a ainsi plus de chances de sortir. Nous lui annonçons donc que nous allons « l’aider » à sortir en lisant le Coran et en attaquant la sorcellerie. Ceci est dans le cas de sorcellerie déposée ou écrite en l’absence de sorcellerie mangée.
Quand il s’agit de vengeance, il faut expliquer que la personne n’a pas fait exprès de lui faire mal, et qu’elle a assez souffert, que la vengeance n’allégera ni ne rendra ce qu’il a perdu. Il faut faire reconnaître au djinn qu’il a tort de continuer à se venger. De plus, que le pardon est une grande vertu, que cela soulage le cœur et donne accès au paradis - s’il est croyant. Ensuite, s’il est croyant, il faut utiliser les arguments de sa religion : de l’islam s’il est musulman, et s’il est chrétien, on explique que Jésus aimait pardonner, il aimait les gens qui pardonnent, et détestait les gens qui se vengent et qui sont haineux, et que pour être avec lui au paradis, il faut pardonner. Si le djinn refuse et qu’on lui lise le Coran pour qu’il sorte, il se peut qu’il accepte de partir une autre fois car il aura vu la souffrance de la lecture est supérieure à la douleur que lui a infligée la personne en premier lieu et pour laquelle il se venge.
Quand le djinn est amoureux, il est quasiment impossible de le convaincre de partir, mais il faut essayer quand même. Est-ce qu’il accepterait un mariage forcé ? Alors la personne non plus. De plus, le mariage entre espèces différentes ne peut réussir, et il est condamné par la religion, car Allah dit : « Et de toutes choses nous avons créés deux éléments de couple » (51/49). Si le djinn a accepté l’islam, cela lui sera plus facile d’accepter de partir, mais c’est très difficile quand même. Il m’est arrivé une seule fois qu’une djinniya a accepté de quitter un homme. Ce frère avait subi de nombreuses sorcelleries. Par ailleurs, il avait cette djinniya amoureuse de lui. Elle n’était pas dans son corps, mais à coté : elle parlait dans sa conscience et il pouvait répéter ses paroles. Nous avions alors des discussions à trois : je parle à la djinniya, elle lui répond et il me transmet. Comme il avait de la sorcellerie, il n’était pas encore envisageable de la sortir : un djinn, même non lié à la sorcellerie, peut se réfugier derrière elle quand on l’attaque avec le Coran, et la sorcellerie peut l’empêcher de partir. Comme il n’était pas possible de la sortir, je n’en ai pas parlé avec elle et nous avons discuté amicalement. Elle a accepté l’islam sans difficulté. Puis elle a accepté de faire la prière. Elle trouvait géniale cette religion où elle peut se rapprocher de Dieu et rester avec son bien aimé. En fait, il faut la laisser avancer doucement dans l’islam avant d’avoir la force de faire des sacrifices pour sa foi. Elle apprenait donc l’islam. Puis elle nous a renseignés sur les sorcelleries du frère. Puis elle nous a aidés en nous renseignant sur les sorcelleries d’autres personnes et nous a servi d’intermédiaire pour discuter avec d’autres djinns ; parmi eux, certains se sont convertis. Même une fois, j’étais fatigué et je lui ai dit : « Explique-lui toi-même l’islam parce que je suis fatigué ». En quelques secondes l’autre djiniyya s’est convertie à l’islam ; il semble que les djinns se transmettent les informations comme on copie un fichier informatique : tous les arguments qu’elle a pris de moi et tout ce qu’elle a appris de l’islam, elle l’a transmis en quelques secondes. Nous avons eu le cas d’une personne qui avait eu beaucoup de djinns qui se sont convertis ; dès qu’un nouveau djinn venait en lui il se convertissait immédiatement car il trouvait dans son mental l’enregistrement de toutes les discussions précédentes. Puis vint le jour où ce frère n’eut plus de sorcellerie et c’était au tour de la djinniya. Cela coïncida - par la volonté d’Allah - avec le fait qu’il convertit une française à l’islam et vint pour se marier avec elle. La française n’était au courant de rien. Je célébrai le mariage et je pris le frère dans une chambre à part. Je lui ai demandé ce qu’elle pensait de ce mariage. Elle dit que c’était bien pour lui mais que c’était triste pour elle. « Et que penses-tu de sa femme ? » « Elle est sincèrement convertie et ils forment un beau couple » « Mais si tu essayes de t’interposer ça va la perturber et ça risque de déstabiliser sa foi, tu ne trouves pas ? » « Oui c’est vrai » « Alors je te demande au nom d’Allah de renoncer à lui. Regarde les biens qu’Allah t’a donnés : tu es devenue musulmane, tu as bien progressé, grâce à toi il y a plusieurs personnes guéries et plusieurs djinns convertis. Alors tu ne dois pas gâcher ce que tu as fait, et tu ne dois pas laisser Allah pour ta passion. Il faut que tu le laisses pour Allah. Par Allah ! Ta récompense sera immense ! » Elle pleura très fort puis hurla « Pour Allah je vais le faire ! ». Heureusement, il n’y avait que lui qui entendait. Puis j’ai dit : « Bon, maintenant tu peux rester à côté de lui pour nous aider à soigner les gens et à convertir les djinns, mais si c’est trop dur pour toi, tu n’as qu’à partir » « Je verrais » dit-elle. Quelques jours après, elle était partie. Vous voyez que dans ce cas, il y a eu de nombreuses circonstances qui ont fait que la djinniya a accepté de partir d’elle-même. A part ce cas, je n’ai jamais eu de djinn amoureux qui parte de lui-même. Je peux seulement leur demander des renseignements sur la sorcellerie et de se convertir à l’islam en faisant semblant qu’il n’est pas question de les séparer de la personne, de façon à en tirer le maximum avant de les chasser.
Quand les djinns sont simplement des squatteurs, on leur demande de partir parce qu’ils dérangent la personne par leur présence, même de façon involontaire, et qu’ils n’ont pas le droit d’habiter dans la personne sans son consentement ; la preuve est que le Coran les brûle même s’ils sont musulmans. Ces djinns sont en général les plus faciles à sortir.
Il arrive que le djinn pose des conditions pour sortir. Il peut y en avoir de toutes sortes ; des petites et des grandes, des sincères et des fausses. Il faut négocier comme on négocierait avec une personne, sachant que nous pouvons de toute façon refuser ses conditions et le forcer à sortir sous nos conditions, mais il est plus simple de trouver une solution à l’amiable.
Une djinniya dit une fois : « Ah non ! Je n’accepte pas de me faire chasser comme une bonne à rien ! » Je dis « Alors chère madame, voudriez-vous nous faire l’obligeance de quitter ces lieux, par votre extrême gentillesse ; vous nous ferez réellement plaisir ? » Elle dit : « Ah, si c’est comme ça, je pars ! » et elle est partie. N’est-ce pas mieux que la manière forte ?
Les djinns disent parfois qu’ils sortiront dans trois jours ou quatre ou un nombre déterminé de jours. Cela veut dire qu’en appliquant le traitement : en lisant puis en donnant les bouteilles au patient pour qu’il se lave, le djinn sortira dans trois ou quatre jours. Cela veut dire qu’il ne coopère pas, qu’il va résister et qu’il va ensuite sortir. Nous lui expliquons que nous avons bien compris son intention, mais qu’il vaut mieux pour lui qu’il parte sans souffrance et en minimisant ses péchés avec Allah. S’il s’obstine à rester, il faut lui appliquer la lecture sans aucune compassion.
Il arrive que les djinns demandent des choses accessibles, comme un qui demandait que la personne fasse 40 aumônes ou équivalents pendant la durée du traitement pour qu’il sorte. Les raisons pour lesquelles le djinn pose cette condition ne sont pas faciles à cerner, mais il ne coûte rien de la faire. Or la personne a refusé et n’a même pas poursuivi son traitement.
Il arrive que les djinns posent des conditions extravagantes ou interdites ou même qui sont de la mécréance, comme d’égorger une bête au nom d’un autre qu’Allah ; il ne fait pas les suivre dans ces conditions et leur imposer de sortir ou de subir la lecture.
En résumé, les conditions des djinns sont traitées comme les conditions qu’aurait posées un homme.
Il arrive que le djinn veuille faire des révélations avant de sortir. Il est arrivé plusieurs fois qu’un djinn accepte l’islam puis accepte de partir, mais essaye de rester quelques minutes de plus en nous disant tous les problèmes de sorcellerie qu’il y a dans la famille et en donnant des conseils à chacun sur son comportement. Encore une fois, tout ce qu’il dit ne doit pas être pris à la lettre et doit être vérifié ; mais cela peut être utile. Dans ces cas, il vaut mieux user de patience et attendre qu’il finisse toutes ses révélations et lui redemander de partir.
Si le djinn est d’accord pour partir, il faut lui donner les dernières instructions : qu’il sorte par le gros orteil, qu’il aille habiter avec des musulmans, à la Mecque par exemple, qu’il pratique bien les cinq prières, qu’il fasse daâwa aux autres djinns. On peut l’orienter vers toutes les bonnes actions qu’on veut.
7 Ce qu’il en est de la coopération avec les djinns
Si on voit que le djinn est très coopératif, on peut lui demander des renseignements supplémentaires, par exemple sur des malades présents ou de la famille du malade ou d’autres malades qui sont en traitement ou sur le traitement nécessaire dans tel cas ou sur les versets qui conviennent dans telle affectation. A la limite, certains soignants vont garder un lien avec le djinn pour lui demander des renseignements chaque fois qu’ils en ont besoin. D’autres vont même utiliser des djinns pour extraire la sorcellerie ou les djinns des gens. Cette collaboration avec des djinns est sujette à différentes opinion chez les juristes : certains la considèrent interdite quelles que soient les circonstances ; d’autres la considèrent comme la collaboration entre humains : elle est licite si les fins et les moyens le sont. Il n’y a pas beaucoup d’outils dans le hadith et le Coran pour trancher : ceux qui nient la possibilité de collaborer avec les djinns se basent sur le verset : « Or, il y avait parmi les humains, des mâles qui cherchaient protection auprès des mâles parmi les djinns mais cela ne fit qu’accroître leur détresse » (Les djinns 72/6). Ce verset signifie uniquement que si on se met sous la protection des djinns, cela ne pourra qu’être néfaste. Effectivement, certains soignants donnent aux malades des talismans contenant des instructions à des djinns pour protéger la personne : d’abord cela ne soigne en rien les problèmes qu’ils ont ; ensuite, les djinns sont incapables la plupart du temps de protéger la personne contre des attaques de djinns et de sorcellerie, c’est une question de rapport de forces, enfin, cela pose un problème de foi et de religion : la personne va placer sa confiance en ces djinns ou ce talisman et négliger l’effort spirituel personnel pour se protéger.
Quand le Prophète, bénédictions et salut sur lui, fut ensorcelé, Jibril, paix sur lui, indiqua le mal et le remède. Certains vont en déduire que ce remède est valable pour tous et que l’intervention de Jibril est suffisante pour tous, tandis que d’autres en déduisent qu’il faut bien un moyen de savoir ce qui se passe réellement.
Une femme vint se plaindre au Prophète, bénédictions et salut sur lui, qu’elle était attaquée par un djinn, qu’elle subissait des crises et se dévoilait. Le Prophète, bénédictions et salut sur lui, lui proposa de prier pour sa guérison ou qu’elle patiente avec en contrepartie le Paradis. Elle préféra patienter mais demanda au Prophète, bénédictions et salut sur lui, de prier pour qu’elle ne se dévoile pas. Certains en déduisent que s’il est possible de laisser volontairement un djinn chez une personne pour qu’elle souffre et obtienne le Paradis, on peut aussi le laisser sans qu’il nuise à la personne pour qu’il aide à soigner les autres.
On invoque aussi l’interdiction de la divination : toute prédiction de l’avenir est complètement interdite et contredit la foi. Même celui qui croit à la prédiction a perdu la foi. Trouver le mal dont souffre une personne et le moyen de la soulager est autre chose. Cela ne fait pas partie des secrets qu’Allah est le seul à connaître puisque le sorcier et la personne qui a commandité la sorcellerie savent ce qu’a la personne, ainsi que les djinns en elle ou auprès d’elle. Les médecins ont leurs méthodes pour connaître la maladie, les services de renseignements aussi, donc connaître une réalité présente que d’autres n’ont pas les moyens de connaître, n’est pas une intrusion dans le « ghayb », la science privée d’Allah.
Il y a aussi certaines formes de collaboration qui existent dans la religion : les djinns ont demandé au Prophète, bénédictions et salut sur lui, de demander aux musulmans de ne pas s’essuyer après les besoins (instinjâ) avec les os ou les bouses car ce sont leur nourriture. Il nous a demandé en plus quand nous mangeons de la viande et que nous jetons les os de dire « bismillah » pour que les djinns musulmans puissent la remanger ; Allah leur crée la même viande autour de l’os et ils la mangent. Là je voudrais rajouter qu’auparavant - en encore dans plusieurs pays - les os et autres restes de nourriture étaient jetés dans la nature et donc récupérés par les animaux ou les djinns ; mais si on jette les os dans un sac poubelle, puis qu’on ferme, les djinns n’ont plus accès à la nourriture. Il faut donc, pour respecter le conseil et la volonté du Prophète, bénédictions et salut sur lui, récolter les os dans une assiette et les laisser passer la nuit avant de les jeter le matin - ou laisser la poubelle ouverte jusqu’au matin. De plus, nous avons trouvé que les djinns récupèrent la nourriture de tout ce qui contient un noyau dur : pêches, avocats, etc.
Une autre forme de collaboration est dans la daâwa : on sait que les djinns ont reçu le prêche du Prophète, bénédictions et salut sur lui, puis ont transmis l’islam entre eux (sourate Les Djinns et Al-Ahqâf). Ils sont ensuite revenus voir le Prophète plusieurs fois. Cependant les djinns n’ont pas accès aux livres ; ils peuvent lire avec un humain en regardant en même temps que lui ; ils fréquentent les pratiquants pour apprendre leurs invocations et profiter de leurs discussions ; pour prêcher d’autres djinns, ils les amènent dans des assemblées religieuses d’humains pour qu’ils écoutent ; enfin, des djinns qui fréquentent des musulmans pour une raison ou une autre peuvent embrasser l’islam d’eux-mêmes. En fait, intellectuellement, nous les dominons, et ils n’ont pas beaucoup d’initiatives et d’activités d’enseignements et de prêche entre eux. Il nous est possible avec un minimum d’attention de leur apporter beaucoup de bien. Chaque fois que nos discutons de la religion, il suffit d’avoir l’intention de s’adresser aux djinns présents pour qu’ils soient interpellés et écoutent la conversation ; cela peut leur faire beaucoup de bien, vous pouvez vous retrouver sans le savoir avec des centaines et des milliers de djinns convertis. Dans votre maison ou votre mosquée, accrochez un poster de Coran entier ; ainsi les djinns musulmans éventuellement présents pourront en lire tant qu’ils voudront, et ils auront tôt fait de tout apprendre par cœur. Si vous lisez une fois l’alphabet en arabe et les règles de lecture, ils sauront lire l’arabe. Ces règles de daâwa pour les djinns n’ont pas pour but de s’attirer des faveurs des djinns mais uniquement pour qu’ils progressent dans la religion. Toutefois, cela peut avoir des répercussions positives sur nous : ils vont prier pour nous, on ressent une ambiance légère et agréable avec les djinns musulmans, alors qu’en présence de djinns méchants, l’ambiance est électrique ; Allah peut utiliser des djinns musulmans pour nous aider ; « A Allah appartient les armées des cieux et de la terre » (La Victoire Eclatante, 48/7) par exemple par un rêve ou en nous réveillant pour la prière. Certains passent des « contrats » avec des djinns. Ceux qui recherchent la face d’Allah n’ont pas de conditions à poser. Si un djinn nous a aidés puis qu’on s’aperçoit qu’il n’est pas aussi bon qu’on le croyait, il n’est jamais trop tard pour s’en débarrasser. Par ailleurs, il faut savoir que tous les djinns ne comprennent pas et ne voient pas la sorcellerie, et ils peuvent se contredire, apprendre et évoluer. Le soignant ne doit donc jamais se retrouver dirigé par des djinns ; c’est à lui de dominer la situation et de prendre les décisions.
Par ailleurs, tous les professionnels que je connais ont une façon de voir directement ce qu’a le malade, même si l’efficacité varie et n’est jamais totale. Certains travaillent avec des djinns musulmans, mais leurs relations sont diverses : par personne intermédiaire, par contact direct ; puis certains djinns renseignent seulement alors que d’autres interviennent directement pour abolir la sorcellerie ; d’autres vont même retourner la sorcellerie sur l’expéditeur ; d’autres soignants envoient une personne dans le monde des djinns et des âmes ; d’autres ont des exercices spirituels pour voir eux-mêmes les djinns et la sorcellerie ; d’autres ont une bénédiction divine et sont aidés par des anges. Il y a des découvertes toujours étonnantes mais ne racontez pas aux gens ce qui dépasse leurs esprits. Le but de ce petit livre est de donner des connaissances rudimentaires. Le reste, c’est pour les spécialistes, et toute personne qui rentre dans ce domaine, c’est Allah qui la dirige et la forme pour l’utiliser pour le bien de la religion et des gens.
Pour finir ce paragraphe, le Prophète, bénédictions et salut sur lui, n’a pas enseigné la roqya comme il a enseigné les adorations et la religion ; il a laissé le domaine ouvert et a encouragé les compagnons qui l’ont pratiquée. Il a permis de soigner comme on voulait tant qu’on ne commet pas d’association à Allah. Dans aucun chapitre de fiqh - jurisprudence islamique - il n’y a de règles concernant la sorcellerie : que faire d’un criminel sous l’effet de la sorcellerie ? Comment le prouver ? Comment établir qu’une personne est un sorcier ? Que dire d’un divorce causé par la sorcellerie ? etc. Nous trouvons que la peine du sorcier est la peine de mort, mais comment le prouver ? Ce que je veux dire est que ce domaine n’est pas complètement réglementé par la jurisprudence. Les limites sont définies ; à l’intérieur de ces limites, les spécialistes développent leurs méthodes.
8 Une méthode pour savoir
J’ai dit que tous les professionnels que je connais ont des méthodes pour voir directement ce qu’a la personne et ne pas rester au diagnostic par les effets apparents. Je vais donc vous en proposer une. Faites asseoir le malade en tailleur. Il met ses mains en position de douâa. Couvrez-le entièrement d’un drap. Demandez-lui de fermer les yeux[2]. Tenez ses tempes, lisez le Coran un certain temps, puis demandez à Allah de vous montre le mal qu’a le malade. Il devra alors voir des choses ou ressentir des choses. S’il n’y a rien, lisez encore puis demandez à Allah. Si toute la lecture finie, il n’y a rien qui vient…vous devez encore travailler votre spiritualité, à moins que la personne n’ait rien, ou en tout cas, rien qui ne soit déjà connu, car vous ne devez pas utiliser cette méthode pour voir des choses connues mais pour résoudre une situation incomprise.
Les invocations à dire pour qu’Allah vous montre ce qu’il y a sont les invocations du besoin. Essayez toutes celles que vous trouverez. Vous pouvez aussi lire des versets invoquant la science d’Allah et son soutien aux croyants. Je vous propose déjà ces trois invocations que vous pouvez utiliser alternativement :
Allâhumma innî as’aluka bi’asmâ’ika l-husna kullihâ, mâ calimtu minhâ wa mâ lam aclam, lâ ilâha illâ anta, yâ hayyu yâ qayyûm, yâ dhâl-jalâli wal-ikrâm, yâ rahmânu yâ rahîm, allâhumma mâ kâna bihâdha l-cabdi (amati pour une femme) min durrin, min caynin aw jinnin aw sihrin, min insin aw jinnin fil-barri aw fi l-bahri, taclamuhu wa lâ naclamuhu wa anta callâmu l-ghuyûb, fakshifhu lanâ wa ahdirhu lanâ wa abtilhu lanâ, lâ yahdî li-hâdha illa anta yâ arham ar-râhimîna yâ rabb al-câlamîn.
Ô Allah, je te demande par tous tes beaux noms, ceux que je connais et ceux que j’ignore, il n’y a de dieu que Toi, Ô vivant, Ô Subsistant par Toi-même, qui a la majesté et les bienfaits, Tout Miséricordieux, Très Miséricordieux, Ô Allah, ce qu’a ce serviteur comme mal, sorcellerie, mauvais œil ou djinn, venant d’un humain ou djinn, dans la terre ou la mer, que tu connais et que nous connaissons pas, et Tu es le connaisseur de l’invisible, dévoile-le nous, amène-le nous et annule-le nous, il ne peut mener à cela que Toi, Ô le plus Miséricordieux, Seigneur des mondes.
Allahumma yâ wadûdu yâ wadûdu, yâ dhal-carshi l-majîd, yâ faccâlu limâ yurîd, as’alouka bicizzatika llatî lâ turâm, wa mulkika alladhî la yudâm, wa nûrika alladhî mala’a arkâna carshika, an takshifa lanâ mâ bihâdha l-cabdi (ou amati) min durrîn wa an tahdiyanâ lifarajihi, yâ mughîthu agithnâ, yâ mughîthu agithnâ, yâ mughîthu agithnâ.
Ô le Doux ! Ô le Doux ! Ô le maître du trône prestigieux ! Toi qui fais ce que Tu veux ! Je Te supplie par Ta puissance que personne ne défie, par Ton royaume où l’injustice ne peut être commise et par Ta lumière qui a empli les coins de Ton trône, je Te supplie de nous dévoiler le mal qu’a cette personne et de nous guider vers son soulagement ! Sauveur, viens à notre secours ! Sauveur, viens à notre secours ! Sauveur, viens à notre secours !
Allahumma yâ awwala l-awwalîn, wa yâ âkhira l-âkhirân, wa yâ dhâl-quwwati l-matîn, wa yâ râhima l-masâkîn, wa yâ arhama r-râhimîn, aynamâ takûnû ya’ti bikumu llahu jamîcan inna allâha calâ kulli shay’in qadîr, wa mâ tasqutu min waraqatin illâ yacalamuhâ, allâhumma akhrijnâ min dhulumâti l-wahmi ilâ nûri l-fahmi w-akshif lanâ mâ bihâdha l-cabdi min durrin yâ arhama r-râhimîn.
Ô Allah, premier des premiers, derniers des derniers, qui a la force et la puissance, Miséricordieux des faibles, le plus miséricordieux ! Où que vous soyez, Allah vous amènera tous, Allah est capable de tout, et toute feuille qui tombe Allah la connaît, Ô Allah, sors-nous des ténèbres de la conjecture à la lumière de la compréhension et dévoile-nous ce qu’à cette personne comme mal, Ô le plus miséricordieux !
Si la personne voit des choses, il faut réagir sur le champ : si c’est de la sorcellerie, lisez les versets contre la sorcellerie ou les deux dernières sourates ; si c’est un djinn, dites à la personne de l’attraper et lisez jusqu’à le tuer. Si c’est un chemin ou une situation, dites à la personne d’avancer et dirigez-la. Si c’est un sorcier, dites à la personne de l’attraper et lisez jusqu’à le tuer ; je ne sais quel effet cela aura exactement sur lui, mais l’idée est de balayer tout ce que vous trouvez. Tout ce que vous aurez fait durant ce petit voyage n’exclut pas le fait de donner le traitement normal entièrement. Il y a aussi une variante de cette méthode : vous pouvez utiliser une personne qui a facilement des dévoilements (kashf), par exemple souvent des rêves divins, pour voir ce qu’à l’autre en les plaçant face à face et en tenant les deux têtes ; elle verra alors ce qu’a le malade.
Enfin, un dernier tuyau : essayez d’évoluer vous-mêmes pour voir directement ce qu’à la personne. Oui il est possible de voir directement la sorcellerie, les djinns et le mauvais œil, ou plutôt de les ressentir. D’ailleurs, Allah dit bien : « Quand Je l’aimerai, Je serai son ouïe par laquelle il entend, sa vue par laquelle il voit, etc. » Alors voilà ce que vous faites : quand vous lisez le Coran au malade, vous vous concentrez sur le Coran jusqu’à être dedans, puis vous demandez à Allah de vous montrez ce qu’il a. La première pensée qui va jaillir dans votre esprit a trois sources possibles : Satan, nafs ou Allah. Satan est exclu parce que tu lis le Coran avec concentration et tu te diriges vers Allah et cela l’empêche de murmurer. C’est entre ton nafs et Allah. Tu dois t’entraîner à réduire la part de nafs dans ta vie et surtout au moment où tu demande à Allah de te montrer et tu attends la réponse : ne penses pas que tu veux être un héros, ne penses pas que tu vas frimer en disant « j’ai vu ça et ça », ne penses pas que tu dois voir quelque chose pour gagner plus d’argent, etc. Tout ce que ton nafs te dit, extrais cette mauvaise intention du plus profond de ton être et cherche uniquement l’agrément d’Allah et le soulagement de ton prochain. A ce moment-là, l’intuition qui te viendra provient d’Allah. Et tu peux avoir une vision de la sorcellerie comment elle est faite. In cha Allah, en t’entraînant à ça, ça deviendra de plus en plus immédiat et tu n’auras pas besoin d’aucun intermédiaire pour savoir ce qu’a la personne.
[1] Quand Iblis désobéit à Allah, il fut maudit et devint un diable (shaytan). Depuis, toute sa descendance sont des diables. C’est donc une race mutée parmi les djinns. Les diables sont irrémédiablement mauvais et luttent uniquement pour emmener les hommes et les djinns en Enfer. Les diables sont plus forts que les djinns. En fait, les djinns sont de différentes catégories et les diables sont de la catégorie la plus forte des djinns. Il peut donc y avoir des djinns qui les égalent en force, mais la majeure partie des djinns sont facilement dominés par les diables. Cependant, les diables n’ont pas la possibilité d’agir sur les humains autrement que par les murmures. La encore, il y a deux catégories de démons : ceux qui sont attachés à la personne ; ils naissent avec elle de l’union des chayatin de ses parents ; et ceux qui sont libres, qui programment l’égarement des gens, qui exécutent des missions, qui collaborent avec les sorciers, etc… Il arrive des croisements entre djinns et diables, cela donne les ‘ifrit. Ils sont forts et mauvais comme les diables mais ont la possibilité d’agir sur les humains comme les djinns. Rappelons celui qui proposa à Salomon de lui amener le trône de Belkys du Yémen à Jérusalem en deux heures : même les diables étaient soumis à Salomon. Les ‘ifrit sont utilisés dans la sorcellerie pour des missions demandant une grande force ; mais ils sont vulnérables car plus un djinn est loin d’Allah, plus le Coran le brûle. Il se peut aussi que des djinns très forts œuvrent pour le mal. Le plus souvent, c’est par leur consentement qu’ils se mettent au service des diables ou des sorciers. Le point faible est qu’ils peuvent se convertir à l’Islam, et qu’ils conservent une certaine autonomie de pensée par rapport à leur commanditaire.
[2] Cette position peut être préférable à la position allongé quand vous soignez pour un djinn seulement et que vous ne mettez pas de ventouse, car on peut plus facilement lire dans l’oreille du malade et suivre le djinn jusqu’à sa sortie. Cela permet aussi d’utiliser la fumée, comme expliqué au III C6.