ILE MAURICE - AOUT 2011

Nous voici par la grâce d’Allah à la fin d’un mois à l’Ile Maurice. Ce fut un séjour merveilleux et fantastique par la grâce d’Allah. Je ne puis m’empêcher de vous relater les merveilles de la nature mauricienne, m’exposant à être accusé de faire la publicité pour le tourisme mauricien. Par la grâce d’Allah nous avons établi notre base dans un camp de vacances, une grande maison de cinq pièces, grand salon, cour à l’arrière, paillote, grand parking et pieds dans l’eau car la mer est à 50 cm de la porte du jardin. Ce qui permet une telle proximité avec la mer est une barrière rocheuse à une trentaine de mètres sur laquelle les vaguelettes se brisent ; donc sur trente mètres du rivage les vagues sont inexistantes et la profondeur de l’eau n’excède pas 1,30m. Le camp de vacances, contenant trois villas comme la nôtre est un waqf : un legs qu’un riche musulman a laissé pour le bénéfice de l’Islam : ses fils le louent à des vacanciers et les bénéfices sont reversés à des œuvres musulmanes. Etant nous-mêmes une œuvre islamique ce cadre merveilleux nous a été alloué gracieusement, qu’Allah bénisse cette famille et les comble dans ce monde et dans l’au-delà car ils ont refusé catégoriquement que nous payions l’électricité et l’eau en plus de tous leurs efforts pour nous mettre à l’aise.

Je n’ai jamais vu de ma vie autant de couleurs dans l’eau : vert émeraude, bleu topaze, blanc, gris, jaune, rouge. Je n’ai jamais vu de ma vie autant d’arcs-en-ciel, autant d’arcs-en-ciel complets de bout en bout, des arcs-en-ciel avec les deux bouts dans la mer, et comble du comble : deux parfaits arcs-en-ciel l’un au-dessus de l’autre. Au lever et au coucher du soleil j’avais du mal à me détacher de ce spectacle.

Nous avons sillonné l’île à la recherche des temples, des rivières, des cimetières et divers sites prisés par les sorciers, pour convertir les djinns, détruire les sorcelleries et renvoyer tous ces djinns combattre les sorciers par le verset : « Combattez les alliés du diable, car le stratagème du diable est faible » (4/75). Il se trouve qu’à Maurice les bords de mer sont délaissés par les habitants au profit des terres intérieures, où le terrain et le loyer sont plus chers, d’où une multitude de sites au bord de mer naturels préservés. Je ne suis pas allé là où on se baigne au milieu des poissons divers car ils sont protégés, ni un peu plus loin où sautillent les dauphins, mais j’ai failli aller avec notre voisin pêcheur attraper les poulpes à la main.

Les hollandais ont introduit les rennes dans l’île, et on peut aller à la chasse aux rennes. Un frère nous a offert la walima de ma fille en allant chasser un renne et en le préparant. Entre la chèvre et le veau, nous n’aurions rien deviné s’il ne nous avait pas dit. Le gouvernement mauricien est très protecteur de son île avec des contrôles et conditions strictes à l’entrée et le résultat est là : une nature protégée, une multitude de sites éblouissants que vous pouvez parcourir en quad et en tyrolienne (accrobranche). Ce paradis touristique pour les amoureux de la nature est valorisé par la position de Maurice entre l’Afrique et l’Europe : vous avez une qualité de vie : propreté, routes, sécurité, commerces, hygiène etc. proche de l’Europe, avec un coût de la vie largement inférieur mais toutefois plus élevé qu’en Afrique. En effet, Maurice est le pays africain le plus développé et en tant qu’économiste je ne peux m’empêcher d’observer pour m’efforcer de comprendre. Après une économie axée sur la canne à sucre et le textile, deux secteurs condamnés par la concurrence brésilienne, malaysienne et chinoise, le poids de l’économie bascule de plus en plus vers le tourisme, les services bancaires et le commerce international. A notre grande satisfaction, nous pouvons acheter des sacs de 10 kg de sana importés de l’Inde à 3€ (2000F CFA) le kg du fait de l’élimination des taxes à l’importation hormis la TVA. Le gouvernement poursuit une politique soutenue de développement des infrastructures, et il en résulte une pénurie de main d’œuvre et un chômage presque nul. Maurice importe donc de la main d’œuvre de divers endroits à l’instar de cette entreprise chinoise qui pour réaliser le chantier qu’elle a obtenu amène ses milliers de travailleurs chinois. Au début, c’étaient des prisonniers exécutant des travaux forcés, mais suite aux plaintes des habitants de ces bandits en liberté, ce sont maintenant des contingents de militaires qui exécutent les travaux : bien malin qui pourra battre la concurrence chinoise. Mais quel contraste avec la Réunion où partout où je me promène, je ne vois que des commerces ! Je me suis demandé de quoi vivent ces gens qui ne produisent rien, car même les touristes sont difficilement visibles, comment fonctionne une économie d’importation ? L’argent entre dans l’île par les salaires des fonctionnaires : enseignants, agents de l’ordre et personnel administratif ainsi que les allocations des chômeurs, invalides et retraités et autres mères isolées et allocations logement. Cet argent facile engendre des mauvaises habitudes de manipulation des services de l’état pour en avoir plus et de consommation excessive et irresponsable. Figurez-vous qu’àMaurice pour avoir un maçon il faut se lever de bonheur pour aller le chercher chez lui avant qu’un autre le prenne.

Ajoutons à cela l’accueil islamique et fraternel de nos frères indiens. Bien que présents depuis 150 ans et plus dans l’île, les liens avec le pays mère n’ont pas faibli, au point que le gouvernement indien dicte ses directives pour les élections et qu’un ami me dit que sa femme et ses filles sont allés faire les courses en Inde pour le mariage de sa fille. Les hindous sont majoritaires, les musulmans sont 17% de la population, puis viennent les sikhs, chinois bouddhistes et créoles – descendants d’esclaves – christianisés par les missionnaires, notamment le père Laval dont la béatification doit se tenir en septembre in cha Allah. L’administration est tenue par les hindous (essentiellement) et les musulmans sont plus commerçants et propriétaires immobiliers. Le système indien de castes est reproduit à Maurice avec une représentation politique en partie proportionnelle aux ethnies. La nourriture et l’habillement sont indiens et les tenues dans l’administration et les écoles sont anglaises car nous sommes en commonwealth, régis par la loi anglaise. Maurice parle français et écrit anglais avec un agréable mélange.

La mosquée qui a abrité une deuxième partir du séjour est un bijou d’architecture. Il a fallu qu’on me présente un ministre et un important directeur qui y prient pour que je lève les yeux et que je me rende compte que je ne suis pas n’importe où : décoration, propreté, qualité, sans parler du calme et de l’ordre typiques aux mosquées indiennes avec une architecture idéale : parking au sous-sol utilisé comme lieu de rupture du jeûne, salle de prière au RC, madrassa au 1er et logement de l’imam au deuxième.

J’espère que cette longue introduction ne vous a pas lassés et nous en arrivons au plus important. La campagne a été par la grâce d’Allah une réussite avec certaines difficultés. La réussite est que nous avons traité par la grâce d’Allah un très grand nombre de patients. Nous étions dans les meilleurs moments une équipe de 15 personnes essentiellement de la Réunion, avec une participation de France et du Bénin. Qu’Allah bénisse et élève ce frère qui a publié pour nous un article décisif dans le journal islamique de l’Ile ; Wallahi, je le vois encore me dire qu’il a ramené des patients de sa famille et qu’il veut que personne n’utilise sa parenté ou son lien avec lui pour obtenir des réduction ou des faveurs ! Grâce à cette déferlante de patients nous fûmes indépendants de toute personne ou groupe par la grâce d’Allah. J’ai aussi pu donner des conférences presque un jour sur deux, sur la roqya essentiellement mais aussi d’autres sujets spirituels. Dans ces patients nous avons eu des résultats spectaculaires par la grâce d’Allah tel ce nouveau marié qui a basculé dans la folie pendant les festivités du mariage, et je le voyais hier poser les ventouses sur les patients ; il est également devenu capteur. Comme ce frère qui a appris la roqya avec Mouhammed, qui pratiquait le captage sur sa femme jusqu’à ce qu’elle subit une forte attaque des sorciers. Il réussit à la soigner par la grâce d’Allah mais elle fut traumatisée et cessa son implication dans la roqya. Je lui fis la psychothérapie et il pleura bien ; puis il revint le lendemain et me dit qu’il avait fait la psychothérapie à sa femme en rentrant le soir et ce matin elle est venue pour se former aux ventouses et au reste. Les cas de guérisons spectaculaires sont nombreux par la grâce d’Allah et nous prions Allah que dans une petite île et une communauté où les nouvelles circulent très vite les bonnes nouvelles seront bientôt dans toutes les assemblées.

La deuxième réussite fut le combat contre les sorciers. Au commencement nous captions à chaque fois que nous passions par un temple ou des statues ou des lieux liés à la sorcellerie, ainsi qu’avec les informations que les gens nous donnaient sur le pays ou que nous prenions dans les journaux. Mais ensuite nous rencontrâmes un groupe de jeunes décidés à changer leur pays et passionnés par notre travail. Donc nous partions tous les soirs (si possible) à trois voitures vers 23h jusqu’à 2h environ visiter les sites les plus réputés pour attraper les djinns par la force d’Allah, les convertir, détruire les sorcelleries et leur assigner la mission de combattre les sorciers et leurs clients conformément à la parole d’Allah : « Combattez les alliés du diable ; le stratagème du diable est faible ». Nous avons vécu une chasse au trésor mouvementée car il y a des temples secrets, des hiérarchies, des étapes qui ouvrent l’accès aux suivantes, des gardiens, et c’est en même temps un effort physique d’aller partout, intellectuel pour déchiffrer les rébus et spirituel pour demander l’aide d’Allah. Le résultat fut qu’à la fin, les lieux que nous visitions n’avaient plus aucun djinn mécréant et les djinns maintenant convertis étaient organisés en armées et prêts à attaquer les sorciers aussitôt qu’ils allaient essayer de refaire des sacrifices pour recruter de nouveaux djinns. Le résultat dans la vie réelle a commencé à se faire sentir avec un nettoyage dans la classe politique suite à un scandale de corruption et dont le résultat essentiel est la propulsion de personnes compétentes et dévouées au pays à des postes clés et le renforcement de l’agence de lutte contre la corruption. Ce qui est sûr par la grâce d’Allah est qu’à l’avenir, la corruption ne va pas disparaître comme par un coup de baguette magique, mais les concernés seront beaucoup plus prudents et discrets et du coup ce sera beaucoup diminué. Je me suis étonné qu’on me dise que le pays soit très corrompu alors que la réussite économique et sociale est là ; qu’est-ce que ce sera alors si la corruption est éliminée ou marginalisée ? Qu’Allah bénisse Maurice et change ses ténèbres en lumière.

Nous avons rencontré deux difficultés dans la campagne : la première était d’avoir des candidats pour apprendre la roqya, à l’image de cette mosquée où les gens furent émerveillés du prêche et de la démonstration de captage et l’imam et d’autres étaient motivés à apprendre la roqya. Nous nous sommes donc organisés pour venir pour deux jours traiter les patients et former les locaux. Hélas le premier candidat n’apparut qu’à la prière de dhohr pour nous dire que finalement ils se sont concertés et ont décidé que ce serait l’imam qui apprendrait la roqya par peur des conséquences. Et quand je rencontrai l’imam, il me dit qu’il souhaitait rester dans l’ombre et soigner des fois les gens qui le contactent mais pas en faire une affaire publique. Je dis : « Et qui alors va s’occuper de tous ces gens ? Où vont-ils aller ? » Par la grâce d’Allah nous avons soigné plus de 100 personnes en trois jours dans sa mosquée. Par la grâce d’Allah, un de notre équipe – constituée essentiellement de ceux que j’avais formé à la Réunion – décida de rester à Maurice (vous avez compris pourquoi) et nous eûmes trois oulémas qui se formèrent ainsi que deux anciens élèves qui se sont recyclés qui s’organisent pour continuer le travail avec lui. Nous attendons aussi notre groupe des missions nocturnes qui doit se lancer dans la formation.

La deuxième difficulté est les critiques. La communauté musulmane indienne à Maurice est compose pour ne pas dire divisée en trois groupes. Les majoritaires nommés bidati ou ahlu sunna wal-jama’a, ou de leur appellation au Pakistan Brawili, invoquent le prophète (s) et Ali et visitent les tombes des saints pour invoquer leur miséricorde. Leurs oulémas leur donnent les taawiz et des zikr à faire comme « Nadi Ali- appelle Ali » que j’ai déjà mentionné dans les taawiz. Quand ils viennent se soigner chez nous il est un peu difficile de les convaincre de laisser les taawiz, et nous n’avons pas cherché à rencontrer leurs chefs. On a pu prêcher dans une de leurs mosquées en zappant la partie sur les taawiz. Ensuite viennent les hanafites engagés dans la production de hafiz et de oulémas parmi leurs enfants garçons et filles et très liés au tabligh. Là le courant passe beaucoup mieux mais hélas il y a chez eux la culture des taawiz donc il y a des oppositions et des résistances. Par contre ils ne sont pas organisés comme à la Réunion avec un organe central des oulémas qui prend les décisions pour le pays. C’est d’ailleurs parmi eux que trois oulémas se sont formés et sont prêts à s’engager dans la roqya. Le troisième groupe se font appeler « tawhid » et sont les élèves saoudiens. A leur tour ils ne sont pas unis ou organisés et chacun prêche pour sa chapelle. Je remercie Allah que parmi eux deux raqis sont venus nous visiter pour demander des éclaircissements sur notre méthode, particulièrement le captage (au lieu de critiquer sans venir). Ca n’a pas été simple de leur expliquer l’islamité de notre position bien qu’ils restèrent sur la leur. Mais je suis ensuite allé visiter leur roqya : réunir les patients dans une salle, les femmes dans une autre qu’on ne voit pas, et après un prêche ils récitent les verstes de roqya et les douâas de guérison, puis tout le monde s’en va, sans aucun diagnostic ni traitement. En fait ils ont compris que la roqya signifie « douâa » alors que nous comprenons la roqya comme un traitement. De là il est clair que la roqya traitement est ouverte aux améliorations et innovations alors que la roqya douâa se limite aux versets et invocations. Donc nous avons eu quelques critiques des uns et des autres qui nous ont été rapportées par les patients et élèves, comme ce savant qui me dit qu’un pratiquant professionnel de la hijama lui a demandé avant notre arrivée d’écrire un article contre nous pour dire que nous pratiquons mal la ventouse et que les gens ne devraient pas venir chez nous. On nous a proposé de les rencontrer et j’ai demandé d’organiser les rendez-vous mais il n’y a eu aucune suite et je n’ai pas insisté car c’est une critique maladive et non constructive. On peut débattre avec quelqu’un qui recherche la vérité mais pourquoi débattre avec quelqu’un qui cherche à te briser coûte que coûte ? Aussi je conseille tous les musulmans de travailler à l’unité de la oumma et ne pas prêter l’oreille aux critiques.

La campagne vécut une explosion de bonheur avec le mariage de ma fille Aimatallah avec le capteur Abou Bakr Touré. Conclu en moins de douze heures, ce fut par la grâce d’Allah la victoire de la chasteté sur la débauche, de la sunna sur les innovations, de la vérité sur les apparences, de la persévérance sur les critiques. Qu’Allah ait pitié de ce frère entrepreneur et politicien qui m’explique qu’il a envoyé sa femme et ses filles en Inde pour acheter les préparatifs du mariage de sa fille et qu’il ne lui reste plus grand-chose pour le reste des dépenses.

En parallèle, voici les coordonnées d'une association anti talibés basée sur paris qui a inauguré le 20 mars 2011 une madrassa a dakar qui se fixe comme objectif de prendre en charge des enfants de 4 à 6 ans issus de milieux sociaux défavorisés et de leur offrir un double cursus: éducation du coran et poursuite du programme de l'école primaire. A l'issue de cette formation inchAllah les enfants auront achevé la mémorisation du coran et acquis un niveau satisfaisant pour intégrer et réussir dans les collèges de l'enseignement national.

N'hésitez pas à les soutenir : A PARIS: 34 rue des boutons d'or 77680 Roissy en brie, France. Tel: +33 (0)6 58 63 80 82 . Fax: +33 (0)1 76 50 34 46. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Site: www.senamana.com A DAKAR: 8 cité Sofa Guediawaye Dakar Sénégal. Tel: + 221 77 58 63 80 82. Fax: +221 76 50 34 46